L’Innocence était en train d’éclore
Quand s’abattirent les lanières de feu.
Elle regardait les Géants de ce regard
Qui ne sait rien, qui apprend tout,
Qui apprend vite.
Il fallait le silence pour assoupir le Géant.
Il fallait le pas d’une plume, le geste d’un ange,
Exister sans l’Être,
Invisible avant que jaillisse la semonce.
Jeux d’eau, jeux de mains,
Marelles au ciel, colliers de rires,
Sont terreau d’innocence,
Provision d’injustes furies
A nœud de cuir, à zébrures de chair.
Ainsi va et l’Innocence se tut.
D’un silence terne elle se para,
Ouvrant son âme à sa jumelle de peluche,
Confiant sa voix et ses questions
A ces yeux sombres et francs.
Grandit à l’aune du mâle Géant
L’Innocence savait traduire l’agitation d’avant bataille,
Les cinglements du cuir dans un raclement de chaise,
Ou dans les suppliques de la Géante.
L’Innocence attendait.
L’Innocence faisait corps avec le mâle Géant.
Et l’innocente Innocence se tut.
2017
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